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INSECTICIDES VIGNE Les lignes bougent

Avec l'arrivée de Tricholine de Biotop, c'est la première fois qu'un produit à base de trichogrammes sort pour la vigne. M. LAPOLLA

Entre le gel et une pression modérée, les hectares traités seraient plutôt en baisse. Le marché bouge, du côté des solutions, avec notamment l'arrivée du spinoteram, et de trichogrammes.

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L'année a été rude pour les viticulteurs. Les épisodes de gels au printemps ont eu de lourdes conséquences. « 120 000 ha seraient touchés plus ou moins sévèrement », annonce Aline Zaborowski, chez Syngenta, avec des disparités régionales importantes. Une situation qui a pu avoir un impact sur les investissements dans la protection contre les ravageurs ? « Difficile à dire aujourd'hui, sans chiffres. Au global, on s'attend plutôt à une légère baisse des hectares déployés », répond Aline Zaborowski. Sans baies, pas d'intervention, mais d'un autre côté certains ont pu vouloir encore plus assurer la protection. Pour David Pinson, chez DuPont, « on enregistre une baisse des hectares protégés (- 20 à - 25 %). De nombreuses parcelles n'ont plus été protégées après les dégâts de gel de printemps ». La pression tordeuses aurait été moindre, là aussi, avec des différences selon les régions. « La G2 n'a pas éclos en raison des fortes chaleurs », estime Stéphanie Fournol, chez Dow, et la G3 a été plutôt chaotique. « Les fortes chaleurs du sud de la France ont finalement limité la pression en G3, avec une forte baisse des traitements », relate David Pinson. Concernant l'offre produit, le marché bouge, même si le top 4, Syngenta, BASF, DuPont, Dow, demeure.

Le spinoteram prend des parts de marché

On peut retenir que la confusion sexuelle progresse. Dow a obtenu en octobre 2016 l'homologation du Radiant (120 g/l de spinoteram, issu de fermentation bactérienne, famille des Spinosynes). Il est homologué à 0,3 l/ha contre les chenilles phytophages et les thrips et à 0,35 l/ha contre les tordeuses et les mouches. Dow estime que 40 000 ha ont reçu du Radiant en 2017. « Il n'y a pas eu de cannibalisation avec le spinosad », ajoute Stéphanie Fournol. Chez DuPont, si « les ventes d'indoxacarbe ont diminué de 14 % », la firme juge, face à la baisse des hectares traités, « avoir progressé en part de marché, mais les conditions estivales ont entraîné des stocks en culture et chez les distributeurs qui pèseront sur la campagne prochaine ». Elle a lancé un second nom de marque pour la formulation liquide : le Steward EC, venu se substituer au Steward WG, après le changement de classification de la formulation WG. La formulation EC est proposée sous les deux noms (Explicit EC, Steward EC). Le Cyazypyr est attendu plutôt pour 2018-2019. Chez Syngenta, la commercialisation et l'utilisation des néonicotinoïdes (Luzindo et Reason, thiaméthoxam) prendront fin au 1er septembre 2018, comme prévu dans la loi biodiversité. Leurs ventes devraient chuter dès le printemps. Chez BASF, « en confusion sexuelle l'année s'est bien passée et nous dépassons les 50 000 ha (+10 %) », note Pierre-Antoine Lardier. Bioline, filiale d'InVivo, arrive pour la première fois avec des trichogrammes contre les trois tordeuses. Tricholine vitis, a été prélancé en 2017. Il s'utilise sur la G2 et/ou la G3, a raison de deux lâchers espacés de quinze jours. 100 diffuseurs/ha, biodégradables, sont à poser, sans surface minimum d'application. Il est éligible aux CEPP, comme d'ailleurs le Xentari et le Dipel DF (Bt) de Philagro. A noter, les trichogrammes n'aiment pas le soufre : Bioline travaille à des préconisations précises sur le sujet. Enfin, Adama estime sa PDM à environ 14 %, en progression, avec la betacyfluthrine, le tau-fluvalinate (Klartan, 6 % de PDM) et la fin des utilisations de Pyrinex ME. En 2018, elle attend pour le Klartan des extensions, cicadelles vertes, et une réduction du délai avant récolte à 21 jours au lieu de 60 jours.

Marion Coisne

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